Quels sont les avantages de référer efficacement les patients clés vers les nutritionnistes-diététistes cliniciennes? Comment peut-on faciliter ce référencement et ainsi accroître la collaboration interprofessionnelle au sein du réseau de la santé? Voici ce qu’il faut savoir sur cette redirection des patients pour une prise en charge nutritionnelle optimale.
Pourquoi choisir de collaborer avec une nutritionniste-diététiste?
Au Québec, les nutritionnistes sont les experts reconnus en matière d’alimentation et de nutrition. Une collaboration interprofessionnelle efficace permet donc de prodiguer des soins plus complets, en accord avec les expertises respectives des professionnels traitants. La polyvalence de la nutritionniste clinicienne lui permet d’intervenir de manière bénéfique dans plusieurs cas, notamment pour la gestion du poids, les maladies chroniques, les troubles digestifs et les troubles de l’alimentation.
La gestion du poids est une raison fréquente pour laquelle les patients sont référés en nutrition. Parmi le nombre grandissant d’interventions nutritionnelles possibles à ce jour, aucune n’a été considérée comme étant plus bénéfique qu’une autre et ce serait plutôt l’adhérence à long terme qui serait l’option la plus favorable (1). Plusieurs méta-analyses et revues systématiques montrent d’ailleurs qu’une prise en charge personnalisée par une nutritionniste-diététiste permet d’augmenter la quantité de poids perdu, comparativement au simple usage de documentation ou de recommandations générales (2, 3).
Présence dans les secteurs public et privé
Les services de nutritionnistes sont couverts par de plus en plus de régimes privés d'assurances. Une redirection des patients clés vers le secteur privé permet de désengorger le réseau de santé public, qui peut ainsi s’affairer à procurer des soins plus aigus et complexes nécessitant généralement une surveillance étroite par une équipe multidisciplinaire. Pensons notamment aux cas de malnutrition, de dysphagie ou bien de support nutritionnel par voie parentérale qui bénéficient pleinement d’un suivi dans le réseau public.
Une redirection vers le secteur privé offre aussi la possibilité d’entretenir un suivi plus étroit, notamment afin de pallier au manque de motivation fréquemment rencontré. Des suivis plus fréquents permettent, en autres, aux professionnelles d’avoir davantage de temps pour intégrer les techniques d'entrevue motivationnelle à leur prise en charge (4). Certains patients bénéficient d’un suivi à plus long terme pour adopter de saines habitudes durables. C’est le cas notamment des patients souhaitant une perte de poids ou un changement durable des habitudes de vie dans un contexte de gestion de maladies chroniques, ainsi que ceux nécessitant un accompagnement pour troubles du comportement alimentaire (TCA léger à modéré).
Il en va de même pour les cas de troubles digestifs qui peuvent nécessiter une prise en charge rapide afin d’alléger les symptômes, comme c’est le cas du syndrome de l’intestin irritable. Sachant que la prévalence de la maladie est en constante augmentation (5) et que les délais d’attente pour rencontrer une nutritionniste-diététiste dans le secteur public s’allongent, un référencement dans le secteur privé peut s’avérer être un choix judicieux.
Des outils pour simplifier la collaboration interprofessionnelle
Il est possible d’intégrer des formulaires de référencement en nutrition à même le dossier médical électronique (DMÉ). Cela permet donc de faciliter le référencement vers les nutritionnistes-diététistes cliniciennes, tout en assurant le continuum des informations. Qui plus est, un logiciel de notes au dossier informatisées est maintenant disponible gratuitement à l’ensemble des nutritionnistes-diététistes du Canada, leur permettant ainsi de transmettre des bilans nutritionnels abrégés par fax ou par courriel au professionnel traitant. Le transfert de l’information pertinente est donc facilité dans les deux sens.
La collaboration avec le patient étant tout aussi importante, il existe de plus en plus d’applications mobiles permettant de faire le suivi des données de santé et le partage d’informations au professionnel traitant. Pensons notamment aux applications transmettant les données des lecteurs de glucose en continu comme le Freestyle et le Dexcom. Le poids et certains paramètres biochimiques peuvent également être suivis avec l’application KoalaPro, une innovation québécoise offrant la possibilité de lier les informations du patient directement à la note au dossier des nutritionnistes.
Au-delà de l’échange d’informations entre le patient et son professionnel traitant, l’utilisation d’outils technologiques peut s’avérer bénéfique dans la gestion de l’obésité (6).
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Les avantages d’un référencement efficace
Que le référencement se fasse dans le réseau privé ou public, une prise en charge individualisée par une nutritionniste-diététiste comporte ses avantages. À ce jour, la littérature soutient qu’un accompagnement nutritionnel fréquent permet d'engendrer des changements substantiels aux habitudes alimentaires et que le simple fait d’énoncer les recommandations n’est pas suffisant comme incitatif au changement (7). Cela dit, l’expertise et la polyvalence des nutritionnistes cliniciennes ne sont pas limitées qu’au traitement. Une prise en charge en prévention, notamment des maladies chroniques, a aussi fait ses preuves (8). Un référencement efficace et systématique dans certains cas permet donc un accompagnement étroit et une prise en charge complète des patients favorisant le changement des habitudes alimentaires.
De ce fait, une collaboration interprofessionnelle et un référencement efficace vers les nutritionnistes-diététistes cliniciennes offrent la possibilité aux patients de recevoir des soins plus complets, en accord avec les expertises respectives de chacun des professionnels traitants. Le transfert d’informations facilité permet ainsi de profiter pleinement de l’expertise et de la polyvalence des nutritionnistes, de manière simple et rapide.
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Sources :
Johnston, B. C., Kanters, S., Bandayrel, K., Wu, P., Naji, F., Siemieniuk, R. A., ... & Mills, E. J. (2014). Comparison of weight loss among named diet programs in overweight and obese adults: a meta-analysis. Jama, 312(9), 923-933.
Williams, L. T., Barnes, K., Ball, L., Ross, L. J., Sladdin, I., & Mitchell, L. J. (2019, February). How effective are dietitians in weight management? A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. In Healthcare (Vol. 7, No. 1, p. 20). MDPI.
Wharton, S., Lau, D. C., Vallis, M., Sharma, A. M., Biertho, L., Campbell-Scherer, D., ... & Wicklum, S. (2020). Obesity in adults: a clinical practice guideline. Cmaj, 192(31), E875-E891.
Armstrong, M. J., Mottershead, T. A., Ronksley, P. E., Sigal, R. J., Campbell, T. S., & Hemmelgarn, B. R. (2011). Motivational interviewing to improve weight loss in overweight and/or obese patients: a systematic review and meta‐analysis of randomized controlled trials. Obesity reviews, 12(9), 709-723.
Oka, P., Parr, H., Barberio, B., Black, C. J., Savarino, E. V., & Ford, A. C. (2020). Global prevalence of irritable bowel syndrome according to Rome III or IV criteria: a systematic review and meta-analysis. The Lancet Gastroenterology & hepatology, 5(10), 908-917.
Tytus, R., Divalentino, D. et Naji, L.. Canadian Adult Obesity Clinical Practice Guidelines: Emerging Technologies and Virtual Medicine in Obesity Management . Disponible: https://obesitycanada.ca/guidelines/technologies/. Consulté le 28 septembre 2022.
Chapman, K. (2010). Can people make healthy changes to their diet and maintain them in the long term? A review of the evidence. Appetite, 54(3), 433-441.
Lindström, J., Peltonen, M., Eriksson, J. G., Ilanne-Parikka, P., Aunola, S., Keinänen-Kiukaanniemi, S., ... & Tuomilehto, J. (2013). Improved lifestyle and decreased diabetes risk over 13 years: long-term follow-up of the randomised Finnish Diabetes Prevention Study (DPS). Diabetologia, 56(2), 284-293.